Diabète : l’IMG serait mieux que l’IMC pour prédire le risque cardiovasculaire

Pour évaluer le risque cardiovasculaire lié au diabète, mieux vaudrait prendre en compte l’indice de masse grasse plutôt que l’indice de masse corporelle, selon une nouvelle étude.

Cause majeure de décès dans le monde, les maladies cardiovasculaires sont en partie liées au diabète et à l’obésité. Actuellement, c’est l’indice de masse corporelle qui prévaut dans le monde médical pour évaluer le risque cardiovasculaire des personnes diabétiques. Mais si l’on en croit une nouvelle étude publiée par le CMAJ, journal de l’association médicale canadienne, c’est l’indice de masse grasse (IMG) qui devrait être utilisé pour cela, et non l’IMC.

Car l’IMC est jugé imparfait : il ne fait pas la distinction entre la masse musculaire “maigre” et la masse musculaire “grasse”. Résultat : de nombreux athlètes de haut niveau se retrouvent classés comme étant en obésité du fait d’un IMC supérieur à 25 kg/m2, alors qu’ils n’ont pas une once de graisse. A l’inverse, il est possible d’avoir un IMC normal (entre 18,5 et 25  kg/m2) et de présenter une masse grasse trop importante.

Les chercheurs ont ici analysé les données de 10 251 adultes de l’étude ACCORD, un essai contrôlé randomisé mené aux États-Unis sur le diabète et les maladies cardiovasculaires. L’âge moyen des participants était de 62,8 ans, et 61,5% d’entre eux étaient des hommes. Après une période de suivi moyenne de 8,8 ans, 1 801 patients sur 10 251 (17,8%) ont subi un événement cardiovasculaire majeur (AVC, infarctus…).

En recoupant avec les IMG mesurés chez les participants, les chercheurs ont découvert que les personnes atteintes de diabète de type 2 et de masse grasse élevée présentaient un risque accru d’événement cardiovasculaire majeur, par rapport aux diabétiques ayant un IMG faible.

Des patients atteints de diabète de type 2 avec le même IMC peuvent avoir des compositions corporelles différentes et, par conséquent, des risques cardiovasculaires différents”, soulignent les auteurs. “La masse grasse et les maladies cardiovasculaires peuvent être liées entre elles par des affections liées à l’obésité, telles que l’hypertension ou l’hyperlipidémie. Les patients ayant une masse grasse plus importante sont plus susceptibles de développer une hypertension ou une hyperlipidémie, ce qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires”, détaillent-ils. 

Dans ce sens, ils invitent les médecins à prendre en compte la composition corporelle de leurs patients diabétiques via la mesure de l’IMG plutôt que de se cantonner à celle de l’IMC. On estime qu’un indice de masse grasse compris entre 25 et 30% (voire 15 à 20% chez les hommes, dont la masse musculaire est plus élevée proportionnellement) est “normal” : une personne avec un IMG<25% sera considérée comme “trop maigre”, et comme ayant trop de graisse si l’IMG>30%.

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