Chez des patients diabétiques de type 2 non traités par statines, une réduction significative du taux de PCSK9 est observé avec une amélioration du catabolisme des LDL-c. Ceux qui étaient intialement les plus mal contrôlés ne bénéficiaient cependant pas de cet effet. Ces résultats, rapportés dans le cadre du congrès de la SFE qui a eu lieu du 13 au 16 octobre 2021 au Havre, ont été parallèlement publiés dans Diabetes Metabolism.
La dyslipidémie du diabète de type 2 est particulièrement athérogène parce qu’elle favorise notamment des anomalies du métabolisme des lipoprotéines LDL : il s’agit plus spécifiquement d’un ralentissement du catabolisme des LDL qui résident de fait plus longtemps au niveau plasmatique, favorisant leur oxydation et leur capacité à pénétrer dans la paroi vasculaire (athérogénicité). Or, PCSK9 promeut la dégradation intracellulaire du récepteur aux LDL. Ainsi, une surexpression de PCSK9 favorise l’augmentation du LDL-c, à l’image de ce qui est observé dans des hypercholestérolémies familiales, tandis qu’une diminution de PCSK9 (comme tout traitement spécifique) permet la diminution du LDL-c. On sait par ailleurs que les statines ou l’insuline augmente le taux de PCSK9, tandis que le jeûne diminue son taux.
Pas de bénéfice au-delà de 10% d’HbA1c à l’inclusion
Ce rationnel a conduit l’ équipe du service d’Endocrinologie-Diabétologie au CHU Dijon à étudier l’effet du liraglutide sur le taux plasmatique de PCSK9 chez des patients diabétiques de type 2, et d’analyser l’influence potentielle du contrôle glycémique sur ces résultats. Ils ont recruté 51 patients qui n’étaient pas sous statines et analysé leurs données après 6 mois de traitement par liraglutide (1,2 mg/jour).
Par rapport à l’inclusion, il a été observé une réduction significative de l’HbA1c, du poids, des triglycérides, du LDL-cholestérol et du taux plasmatique de PCSK9 (214,9 vs 244,5 ng/mL, p=0,024). Les patients recrutés ont été divisés ensuite en deux groupes selon le taux initial d’HbA1c, supérieur ou inférieur à 10%. L’HbA1c a diminué dans les 2 groupes à 6 mois, mais seul le groupe ayant une HbA1c initiale <10% a bénéficié d’une réduction de PCSK9 (–45,0 mg/mL). L’analyse multivariée a montré que seul l’HbA1c initiale était un facteur indépendant de la modification du taux plasmatique de PCSK9 sous liraglutide ; aucun facteur comme l’âge, le sexe, les variations d’HbA1c, le taux initial de LDL-c ne l’était.
La réduction significative du taux de PCSK9 sous liraglutide observée chez ces patients DT2 non traités par statines est en accord avec les données décrivant une amélioration du catabolisme des LDL sous liraglutide. Cependant la réduction du taux plasmatique de PCSK9 est significativement influencée par le taux initial d’HbA1c et n’est plus observée chez les patients DT2 très mal contrôlés.
SFE 2021 – Communications orales – Obésité, maladies métaboliques. B Verges, 14 octobre 2021.
Vergès B, Hassid J, Rouland A, Bouillet B, Simoneau I, Petit JM, Duvillard L. Liraglutide reduces plasma PCSK9 in patients with type 2 diabetes not treated with statins. Diabetes Metab. 2021 Sep 19:101284. doi: 10.1016/j.diabet.2021.101284. Epub ahead of print. PMID: 34551355