En temps normal, la pression artérielle baisse au cours de la nuit. Dans le cas contraire, ou pire, si elle augmente pendant le sommeil, le risque de complications cardiovasculaires et de décès s’élève chez les patients souffrant de diabète de type 1 et 2. C’est le constat d’une équipe italienne de l’Université de Pise.
Martina Chiriacò et son équipe ont suivi 349 adultes diabétiques à partir de 1999. Au total, 82% présentaient une hypertension et 73% d’entre eux ne parvenaient pas à la contrôler malgré les traitements. Tous bénéficiaient d’un monitoring de la pression artérielle 24 heures sur 24. Grâce à ces analyses, ils ont pu être répartis en 3 groupes : ceux dont la pression artérielle baissait de 10% durant la nuit, ceux dont elle stagnait et ceux chez lesquels elle augmentait d’au moins 0,1%. Au total, pendant les 21 ans de suivi, 136 participants sont décédés.
Monitorer la pression artérielle nocturne des diabétiques
Le constat est sans appel : comparés aux patients dont la pression artérielle baissait la nuit, ceux qui la voyaient augmenter perdaient en moyenne 2,5 années de vie. Pour ceux dont la pression artérielle stagnait, la perte était de 1,1 année. Et le risque de décès toutes causes confondues était plus que doublé chez ceux dont la pression artérielle augmentait durant le sommeil.
« Notre étude révèle qu’un diabétique sur dix pourrait bien présenter cette anomalie de la pression artérielle », souligne l’autrice. « Et que cette situation double le risque de décès toutes causes confondues sur une durée de 21 ans de suivi. » Quelle que soit la pression artérielle par ailleurs. « Il est donc essentiel que les professionnels de santé mettent en place une surveillance des fluctuations de la pression artérielle de leurs patients diabétiques », conclut-elle.