Diabète, hypertension, dépression : quelle activité physique pour ma santé ?

Bouger, même quelques minutes par jour, est aussi efficace qu’un médicament dans certaines maladies. La Haute autorité de santé publie un guide pour aider les médecins à convaincre leurs patients.
Que ce soit pour prévenir certaines maladies, comme le cancer, ou pour les soigner, par exemple le diabète ou la dépression, l’activité physique est une « thérapeutique non médicamenteuse validée », assure le Pr Dominique le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé (HAS). De nombreuses études scientifiques prouvent qu’elle est aussi efficace que les médicaments, en première intention, dans des maladies comme le diabète, l’hypertension, la dépression ou encore l’excès de cholestérol.

Activité physique ne veut pas dire sport de compétition. « Rien à voir avec un jogging à Central Park », assure le Dr Alexandre Feltz, un médecin généraliste strasbourgeois très impliqué dans la prescription de sport-santé. Or le fait que l’activité physique soit inscrite sur une ordonnance joue un rôle très important dans la motivation du patient.

Le Dr Feltz estime qu’aujourd’hui 2000 médecins généralistes prescrivent du sport sur ordonnance. Pour la plupart, ces praticiens exercent dans l’une des 65 villes françaises qui ont mis en place un réseau avec des éducateurs sportifs et prennent en charge tout ou une partie des frais financiers. Mais à l’avenir, le sport-santé est appelé à se développer sur l’ensemble du territoire. Les ministères de la Santé et des Sports mettent en place une organisation au niveau national, qui devrait être présentée en 2019.

En attendant, chacun peut, en fonction de son état de santé, de ses capacités physiques et de ses goûts, trouver l’activité qui lui convient le mieux, avec les conseils de son médecin traitant. Le guide publié ce mercredi 17 octobre 2018 par la Haute autorité de santé fournit des recommandations pour six pathologies courantes : accident vasculaire cérébral (AVC), bronchopneumopathie obstructive (BPCO), diabète de type 2, hypertension artérielle, maladie coronarienne stable et surpoids-obésité. Quelques exemples : la marche nordique est recommandée aux diabétiques, la natation convient bien aux hypertendus, le vélo (même avec assistance électrique) rend de grands services aux obèses.

En 2019, des recommandations seront publiées sur l’insuffisance cardiaque chronique, la dépression, les personnes âgées et les femmes enceintes.

Avant de se lancer, le guide de la HAS rappelle qu’il n’y a pas forcément besoin de faire une épreuve d’effort. Cet examen est réservé aux malades qui ont un risque cardiovasculaire élevé ou aux personnes qui veulent pratiquer une activité physique intense.

Des conseils sont même donnés pour répondre à toutes les objections possibles. Vous n’avez pas le temps ? Sachez que tous les déplacements (par exemple entre le domicile et le travail) peuvent devenir un parcours-santé. Utilisez le vélo ou marchez, tout simplement.

La météo est défavorable ? Monter-descendre ses escaliers ou faire du vélo d’appartement représentent une dépense physique non-négligeable.

L’important, c’est de bouger au moins trente minutes par jour, cinq fois par semaine. « Ces trente minutes peuvent être fractionnées en séquences de dix minutes », rappelle le Pr Martine Duclos, médecin du sport au CHU de Clermont-Ferrand, qui lutte inlassablement contre ce « tueur sournois » qu’est la sédentarité.

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