Prendre soin de son cœur, ça commence dans la tête ! C’est la recommandation du renommé Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal.
« Tout passe par le cerveau. Il faut regarder son état de santé comme une personne qui fait son bilan financier. Surtout vers les âges de 30-40 ans, on doit se poser la question : où est-ce que je veux être dans 20 à 30 ans ? »C’est à partir d’une bonne prise de conscience que l’acquisition de saines habitudes de vie peut avoir lieu, afin de prévenir les facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires et maintenir un état de santé optimal. « C’est le but ultime d’être sur Terre : ne pas souffrir et vivre heureux », affirme-t-il.
Le Dr Martin Juneau est l’un des rares cardiologues au Québec à être spécialisé en prévention. Depuis 35 ans, une bonne partie de sa carrière y a été consacrée.
En entrevue au Journal, il a souligné l’importance d’une bonne alimentation pour prendre soin de son cœur, mettant en lumière les avantages de l’alimentation des populations méditerranéennes : « Depuis plus de 30 ans, la majorité des études scientifiques abondent en ce sens. Il faut éviter les mauvais gras et le sucre, manger des légumes et des fruits, des grains entiers, des noix et des légumineuses, idéalement pas trop de charcuteries et de viandes rouges ».
Plusieurs bénéfices
Le cœur est le centre de l’organisme, il a donc un effet global sur la santé, insiste le Dr Juneau. L’adoption de saines habitudes de vie améliore la santé du cœur et des vaisseaux sanguins, ce qui a une répercussion directe sur le cerveau, les reins, le foie, etc.
« Quand on travaille pour prévenir les maladies cardiovasculaires, on agit aussi pour prévenir plusieurs types de cancers, tout en repoussant l’avènement de la démence », précise-t-il.
Outre l’adoption d’une saine alimentation, le Dr Juneau souligne l’importance d’éviter les facteurs de risques de maladies comme le tabagisme, l’alcool, le stress, la sédentarité, la pollution et le manque de sommeil.
L’objectif, rappelle-t-il, n’est pas simplement de vivre vieux, mais de vivre le plus longtemps possible en santé : « L’espérance de vie en santé pour les hommes est de 69 ans et de 71 ans chez les femmes. Il faut rétrécir la période en fin de vie où l’on se sent mal ».
L’assiette santé abonde en légumes
Bien manger, c’est simple, indique Élise Latour,
nutritionniste au Centre ÉPIC depuis plus de 29 ans : « Ce qui aide
beaucoup, c’est la notion d’assiette santé : on y met deux fois plus de
légumes que tous les autres types d’aliments ».
Photo Chantal Poirier
« Peu importe ce que l’on mange, un grand bout de
chemin est fait vers la bonne santé si l’on cuisine soi-même »
– Élise Latour, nutritionniste
La recette gagnante, c’est cuisiner soi-même en se basant sur le régime méditerranéen, tout en évitant les aliments préfabriqués et ultra-transformés. « Après seulement trois semaines de saine nutrition, on voit vraiment les résultats positifs », affirme Mme Latour.
La prise en charge de sa santé cardiaque et globale passe nécessairement par une saine alimentation. « Bien manger est un facteur primordial pour maintenir son cœur et tout son corps en santé », dit la nutritionniste qui s’occupe notamment des patients qui participent au programme de réadaptation cardiaque au Centre ÉPIC.
Évolution des mentalités
Comme en témoigne le nouveau guide alimentaire canadien sorti en janvier 2019, il y a eu une grande évolution des mentalités par rapport à ce qui constitue une bonne nutrition. « Au début de ma carrière, on parlait beaucoup d’éliminer les gras, sans faire la distinction entre les sortes de gras et sans porter d’attention aux effets néfastes des sucres », se rappelle Élise Latour, dont l’approche nutritionnelle s’aligne sur le guide alimentaire canadien.
Enfin, pour changer ses mauvaises habitudes alimentaires, il faut avoir un objectif à long terme et procéder graduellement. « On doit se pardonner de ne pas être parfait et prendre plaisir à se faire des plats toujours plus nutritifs », conclut-elle.